BATXIBAC

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LES TABLEAUX PARISIENS

                             LES TABLEAUX PARISIENS : LE POÈTE PEINTRE

Dans cette section des Fleurs du mal Baudelaire est un poète peintre qui expose ses théories nouvelles de composition et nous livre les tableaux grinçants et neufs des misères et des séductions de la ville moderne.

La section des TABLEAUX PARISIENS est le premier lieu d'investigation d'une beauté neuve fondée sur l'exploitation des données émotionnelles et esthétiques de la ville moderne.

Parallèlement,
l'image du poète évolue : il apparaît comme un explorateur des paysages et des êtres les plus divers de la ville


ALLÉGORISATION DE LA VILLE

                                             Allégorisation de la ville

La section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal regroupe dix-huit « tableaux » liés comme le souligne Ross Chambers, à un contexte qui est la ville de Paris, la « parisianité » de ces tableaux étant donnée ainsi comme la source de leur signification. Mais « la notion de Paris qui est pertinente n’est pas une idée spatiale, mais un concept discursif. Paris n’est pas un lieu, par exemple la capitale de la France sous le Second Empire, mais le moyen de désigner un code de lecture, signalant la présence contextuelle d’un groupe de propositions implicites que l’on peut regrouper sous le nom de « modernité ». »

Pour comprendre d’où est partie cette notion, il faut remonter en 1846 lorsque Baudelaire écrivait dans les Salons : « Toutes les beautés contiennent, comme tous les phénomènes possibles, quelque chose d’éternel et quelque chose de transitoire, d’absolu et de particulier ».
Cette définition va annoncer : « les directions diverses que prend le regard jeté par le poète sur la grande ville ». Elle inspire à Baudelaire deux sentiments fortement contrastés : le solennel et le fourmillant.
Ainsi, le poète qui a établi domicile au même niveau que les clochers veut pouvoir écouter :
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.

Quant au fourmillement, il provoque chez Baudelaire deux réactions parfaitement opposées. Il est d’abord exaspéré par le bruit ambiant que cause la circulation intense des voitures ; la cité « chante rien et beugle » dans Les aveugles, la rue dans A une passante « hurle », dans Le crépuscule du soir, c’est un rugissement général, fait de cuisines qui sifflent, de théâtres qui glapissent, d’orchestres qui ronflent, de volets cognés par les démons.
Ce fourmillement trouve aussi grâce à ses yeux et cela transparaît dans de nombreux textes comme Les Sept Vieillards.


LES TABLEAUX PARISIENS : LA POÉSIE DE LA VILLE

“Tableaux parisiens” est une innovation de l'édition de 1861. Avec dix poèmes nouveaux et huit figurant déjà dans l'édition de 1857, cette section accentue la présence d'une modernité jusque-là éparse. Il s'agit d'ouvrir l'univers poétique au spectacle qu'offre la ville moderne, surtout au moment où les travaux d'Haussmann la bouleversent et l'éventrent.

Refusant de s'isoler dans l'Art pour l'Art et le passéisme des parnassiens, le poète-flâneur plonge dans la foule : “Voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde. L'observateur est un prince qui jouit partout de son incognito” (le peintre de la vie moderne).

Attiré par la “modernité”, ( le mot est de Baudelaire lui-même ), le poète en extrait autre chose que “ le plaisir furtif de la circonstance”; ni anecdote, ni document, ni pittoresque, mais “une beauté mystérieuse qui y peut être contenue”. “La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art dont l'autre moitié est l'éternel immuable.”

C'est pourquoi, tout en se réclamant du patronage d'Hugo à qui sont dédiés trois importants poèmes, “Le Cygne”, “Les Sept Vieillards”, et “Les Petites Vieilles”, Baudelaire ne donne aucune dimension sociale ou politique à son regard. Il explore la ville sans quitter ses préoccupations intérieures, leur trouvant un écho dans le sort des exilés, des mal-aimés, des marginaux, des grotesques.

La peinture du mal et de la souffrance côtoie la fascination pour le bizarre, le laid et l'horrible, dérive dans l'hallucination ou l'onirique.

Les mots les plus prosaïques entrent par effraction dans les formes poétiques conventionnelles. Une voix nouvelle se fait entendre, juxtaposant l'ancien et le nouveau, l'instantané et le mythique. Recherche dérangeante que saura apprécier Claudel : “Baudelaire, c'est un extraordinaire mélange du style racinien et du style journalistique du temps”.




                                                    La poésie de la ville


Recensez et classez les types sociaux et les lieux parisiens rencontrés lors de votre lecture des tableaux parisiens. Notez les absences.
Quels moments de la journée, quelles atmosphères sont privilégiés ( comparez en particulier les deux crépuscules ) ?
Relevez la précision des descriptions : les notations visuelles, olfactives, les indications d'attitudes, les descriptions de vêtements
  
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Citations    

                                                                                                 
Les types sociaux   
        
 
Les lieux parisiens
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                                   Le poète : peintre et observateur


Quelle est la place accordée à l'observateur ?
Quels sentiments manifeste-t-il : sympathie, dérision, horreur, autres émotions


 
                                                                                            
               Poème  
  
                Citations                                                
Sentiments












 
Attitudes du poète observateur